Versant Arts

Esthétique, histoire du cinéma et du théâtre, anthropologie du spectacle, sociologie, philosophie …

Laboratoire pluridisciplinaire, le CREAT est organisé sur deux « versants » lesquels regroupent des disciplines, des orientations et des objets. Le versant SHS est ainsi majoritairement constitué de sociologues (19e section CNU) mais intègre également des géographes, des philosophes et des économistes qui ont en commun de s’intéresser à des questions politiques, éthiques, sociales et environnementales. Inversement, si le versant ARTS regroupe des historiens du cinéma ou du théâtre et des spécialistes d’esthétique (18e section CNU),il intègre aussi des sociologues de formation ou des philosophes intéressés par des questions d’arts, d’esthétique ou de consommation culturelle. Dans le CREAT, les versants ne sont donc pas conçus comme des axes séparés et bien étanches mais sont deux entrées possibles pour discuter la question de l’expertise et des transitions, entre lesquelles les individus peuvent circuler.   

Le versant « ARTS » du CREAT regroupe des chercheurs appartenant majoritairement à la 18ème section CNU et spécialisés dans l’histoire, l’esthétique et la sociologie des arts du spectacle, notamment du cinéma, du théâtre, de la danse et de la musique. L’esthétique y est entendue comme une section CNU et une discipline académique attentive aussi bien à la science du beau qu’à celle des sensibilités. Elle s’articule à une lecture en termes d’expertise culturelle, d’histoire culturelle et d’anthropologie du spectacle. Les démarches pragmatiques insistant sur le « spectacle » comme objet de l’observation scientifique et situation d’interaction avec les œuvres d’art et les produits culturels (aussi bien sous l’angle de leur production que de leur consommation) rencontrent les manières de faire propre aux sociologues. L’art y est considéré comme une expérience et l’analyse des procédures d’évaluation de la qualité artistique occupe une place centrale dans ces recherches. En tant que fabrique du plaisir, instrument de compréhension du monde et modèle pour l’action, l’art est aussi – au cœur du loisir contemporain – un élément constitutif des conduites humaines telles qu’elles sont interrogées par les sociologues de l’unité, notamment le travail et les migrations, le soin et la santé, l’école et la connaissance, les âges, le genre et le vieillissement.

Interrogeant les relations entre les Arts et les Industries Culturelles, un premier ensemble de travaux mobilise des enseignants-chercheurs du groupe CNU 18ème section titulaires du département Arts (UFR « Arts Lettres et Langues » de Metz). La dénomination thématique « Arts et Industries Culturelles » qui se décline dans un Master (M2) du département Arts permet de regrouper spontanément et en priorité les travaux d’histoire, d’esthétique et de sociologie du cinéma et de la musique, notamment des musiques populaires et des jeux vidéo, sans exclure le théâtre et la danse.  Le « et » d’Arts et Industries Culturelles invite les chercheurs à penser les Arts (le « grand art ») et les industries culturelles (« l’art de masse » (Schusterman)) sans les opposer a priori, et sans connotation négative. L’intitulé est en cela une passerelle entre les sciences littéraires centrées sur l’analyse des œuvres et les sciences sociales attachées à l’étude des œuvres en situation et comme objets d’interaction entre les professionnels et les consommateurs. L’étude de la diffusion et de la consommation culturelle relie ainsi les chercheurs en arts aux interrogations rencontrées sur le versant sociologique : culture du spectacle, éducation artistique et école, industries culturelles, cultures industrielles et travail, « diaspora des publics » et migrations, patrimoine. L’analyse des œuvres est menée conjointement à l’étude des audiences (âges, genre, classe et ethnicité).

A côté de ces travaux qui étudient l’art et les œuvres sous l’angle essentiellement de leur circulation et consommation, d’autres travaux sont plus attentifs aux modalités de fabrication des spectacles, et insistent notamment sur les formes de diffusion, de traduction et d’adaptation des techniques et des objets artistiques. Le cinéma y est présent, notamment sous l’angle de la division du travail au sein des studios hollywoodiens (Art d’immigrés par excellence), des innovations techniques et cinématographiques (effets spéciaux et effets visuels) et des caractéristiques genrées de la production américaine du spectacle. Préoccupations que l’on rencontre également dans l’histoire du théâtre et des spectacles de la Belle Époque.

Membres du versant